Il y a des projets particulièrement ambitieux et longs à déployer, mais dont les résultats attendus sont bel et bien une petite révolution. C’est le cas du BIM (pour Building Information Modeling ou Modélisation des Informations du Bâtiment en français), projet d’envergure engagé en 2020 pour un coût total d’1,3 millions d’euros, et pour lequel l’Office commence à entrevoir les premiers retours sur investissement.
La première étape a été de numériser l’ensemble du patrimoine. Un travail ambitieux de collecte de plans des logements de l’Office mené sur 2 ans, et qui a permis de recenser et d’intégrer dans le logiciel Abyla dédié, toutes les informations des résidences, de leurs caractéristiques techniques aux plus petits détails concernant les équipements installés. Il a ensuite fallu fiabiliser ces informations pour partager des informations complémentaires à jour. Pour ce faire, nous avons donc intégré toutes les données liées aux réhabilitations et aux travaux de gros entretien réalisés depuis 2017, avec les dates de travaux et de remplacement des équipements.
Michel Zirnheld, responsable BIM et pilote de ce projet
Quatre ans plus tard, ce projet numérique a atteint son premier objectif : les équipes de l’Office peuvent désormais accéder à l’ensemble des plans du patrimoine, mais également à la GED (diagnostics DPE et amiante réalisés, …), ce qui facilite le travail de programmation des travaux à venir, et fait gagner du temps précieux aux équipes concernées.
100% du patrimoine numérisé
& mise à jour dans la base de 1500 logements réhabilités depuis 2017
La maîtrise d’œuvre qui nous a accompagné a estimé à 14 jours/an le temps perdu pour chaque collaborateur des services techniques à chercher les informations patrimoniales nécessaires à l’exercice de leurs missions. Le BIM c’est un gain de temps considérable. Plusieurs collaborateurs de la Direction des Finances et de la Comptabilité ont également fait l’expérience du BIM en profitant des informations collectées sur le logiciel pour remplir rapidement la déclaration fiscale obligatoire sur les biens immobiliers et les locataires en place.
Laurent Biehlmann, directeur général adjoint et directeur des investissements et du patrimoine de l’Office
Lancement de la commande sur plans
L’autre intérêt majeur pour l’Office est d’utiliser les informations qualitatives et quantitatives intégrées dans les maquettes pour améliorer la qualification des besoins techniques (métrage, type d’équipement, …) auprès des prestataires missionnés dans le cadre d’interventions (mise en peinture, remplacement des sols, etc.). De nombreux tests ont ainsi été réalisés avec Sylvie Guichardon et Antoine Brugnano, correspondants de site de l’agence de proximité de Guebwiller (pilote du test), pour s’assurer de l’opérationnalité de cette nouvelle fonctionnalité. Cela étant fait, la première commande de travaux sur plan a pu être réalisée en mars 2024.
Particulièrement novateur dans le secteur du logement social, ce nouveau mode opératoire s’appuie sur l’interfaçage des données BIM avec le processus de commande de travaux à la suite des états des lieux de sortie :
- Création du « bon travaux » par les correspondants de site avec le logiciel Abyla, pour intégrer automatiquement les informations concernant les pièces et les éléments techniques concernés et leurs spécificités.
Le BIM est intéressant pour nous comme pour les entreprises puisqu'il permet de connaitre à l'instant T le type d'équipement installé et sa vétusté. C'est également très pratique de pouvoir préciser et localiser les besoins dans le logement, qu'il s'agisse de murs ou de pièces.
Antoine Brugnano, correspondant de site à l'agence de Guebwiller
- Envoi du bon et des plans des logements à l’entreprise missionnée. Les entreprises ayant un marché avec l’Office ont été informées préalablement du déploiement de l’outil et ont bénéficié d’une formation par le service de Michel Zirnheld, leur permettant d’accéder aux informations directement, et évitant ainsi un déplacement sur site.
- Une fois les travaux réalisés et payés, ils sont automatiquement intégrés dans les maquettes des logements et des résidences. Les entreprises font remonter d’éventuelles corrections (absence de cloison suite à modernisation par exemple), ce qui permet d’alimenter continuellement la base et sa fiabilité. « La richesse du BIM, c’est d’apporter une vision globale du patrimoine et d’être dans une connaissance partagée de l’information » confie Michel.
450 000€/an d’économies potentielles avec ce nouveau mode opératoire
(uniquement estimées sur les interventions liées aux revêtements de sols et des murs)
Le déploiement de la solution auprès des 3 autres de proximité est prévu avant l’été 2024, le temps d’informer et former les entreprises avec lesquelles l’Office travaille sur chaque territoire.
Cette évolution majeure a ouvert la voie à de nouveaux projets ambitieux, puisque les équipes du Département des Investissements et du Patrimoine de l’Office travaillent en parallèle sur le premier projet de construction neuve en 100% BIM. Une première rencontre a été organisée en mars 2024 avec les maitres d’ouvrage et les bureaux d’études partenaires traditionnels de l’Office pour les informer de nos ambitions de développement du BIM dans leurs activités de construction et des modalités de travail à venir avec cet outil numérique. Le premier chantier « BIMé » est d’ores et déjà à l’étude, rendez-vous en 2025 pour le lancement opérationnel !